lundi 1 septembre 2008
Vtt Suisse Normande 2008
Par Lino, lundi 1 septembre 2008 à 18:25 :: General
Pas trop la forme,
Je manque de soleil car cette année je ne suis pas parti en vacances. Après un Oxybike léger, sans avenue verte, un petit RIC, des sorties pas très régulières pour cause de mauvais temps : c'est sûr, pour cette année 2008 la forme n'y est pas, tout juste le fond ! C'est pourquoi je n'ai pas trop insisté auprès de vous pour faire cette rando qui est aussi éprouvante pour le matériel que pour le gars perché dessus. J'ai bien réussi à refiler le virus à TiMatt et Hugo mais seul ce dernier est en condition pour la faire. TiMatt tu as le devoir de retrouver ta forme pour nous faire la démonstration de tes talents en 2009.
Planning et réservation,
J'étais pratiquement résolu à laisser cette rando aux oubliettes quand Hugo confirme sa participation. Je demande à mon compère des "missions impossibles" si il serait intéressé pour partir la veille pour ne pas être trop fatigué par la route : "Pas de problème je suis en vacances" Alors plus d'hésitation c'est reparti pour un tour. Je m'inscris après la date limite car je voulais avoir une idée de la météo grâce aux prévisions à 7 jours. Je soumets un planning à l'approbation d'Hugo que nous suivrons quasiment à la minute près !
En route,
Samedi matin Hugo arrive suffisamment tôt pour que le départ se fasse à 10H30 après le chargement de la voiture et le traditionnel petit café. La circulation est fluide sur les routes nationales. On discute tout en regardant le paysage. Le GPS nous entraînera sur des petites routes et à travers des bourgs qui semblent rivalisés d'architectures remarquables et fleuris. On arrive à Pont d'Ouilly par une grande descente à 10% pour marquer l'entrée en Suisse Normande.
Arrivée et repas,
L'Hôtel restaurant de La Place est ouvert. On se fait servir un apéro en attendant qu'une table se libère. La salle est comble et plusieurs personnes se voient refuser le couvert. On est encore en pleine saison touristique. La carte est très complète Je me rappelle de la terrine de canard maison d'Hugo mais pas de son plat de résistance tellement j'étais occupé à savourer ma salade de gésiers suivit d'une cuisse de canard haricots/frites. Hugo déclare forfait pour le fromage ce qui ne m'a pas empêché de goûter aux spécialités locales : Livarot, Pont l'Evêque,… On s'empressera de finir notre crème brûlée car 14H vient de tomber comme un couperet.
Kayak,
La base nautique est à 400 mètres. Nous réglons notre inscription, on s'arrange le coup pour que la navette nous apporte les vtts au viaduc puis nous repartons pour le camping tout proche pour prendre possession de notre emplacement et se préparer pour le Kayak. De retour sur la base c'est un peu le souk ! Les organisateurs essaient de faire de leurs mieux mais il y a beaucoup de monde en groupe à gérer. M'enfin 15 minutes plus tard on se retrouve à l'eau pour la descente de l'Orne.
C'est le grand baptême en Kayak pour capt'ain Hugo ! Il n'avait pas prévu de chaussures pour l'occasion … ses baskets doivent encore être trempées aujourd'hui Autour de nous c'est la cohue. Des canoës se rentre dedans, se retournent, ça braille tout en restant festif. Tout juste le temps de placer correctement ses mains sur la pagaie double qu'il faut déjà songer à franchir le premier barrage, de quoi vous impressionner. Je prends de l'avance pour essayer de photographier la scène mais impossible d'accoster pour immortaliser le premier exploit de notre esquimau moustachu. Passage parfait malgré l'inquiétude, plus qu'une demie douzaine à franchir . Comme en vélo le peloton s'étire et on se retrouve assez rapidement seul. Il fait un temps magnifique, on aurait du prévoir un couvre-chef et une boisson parce qu'entre le soleil, la réverbération de l'eau et la blancheur de l'embarcation : ça tape ! L'eau est marron foncée avec plein de feuille dedans. On évite de déranger les nombreux pécheurs et de percuter les baigneurs. On contemple les maisons et les restes des supers structures d'usines qui témoignent d'un glorieux passé. On trouve aussi des mines de fer et quelques wagonnets sont placés ostensiblement à l'entrée des villages. Après le méandre des Rochers de Brisevieille il faut débarquer au barrage hydraulique. On y retrouve un groupe qui nous laissera passer devant. Là les fonds se font un peu plus hauts et il faut faire attention de ne pas faire racler le Kayak sous peine de rester planté. On reprend de la profondeur mais il faut faire attention de ne pas taper un des nombreux gros grès immergés. Au barrage du Moulin à Papier je demande à Hugo de me laisser le temps d'accoster pour prendre (enfin) une photo en action. J'entame la descente, je rate mon coup de pagaie et PLOUF ! J'ai donc fait l'accostage plus rapidement que prévu. Moi qui m'inquiétait pour le débutant me voilà à l'eau, devant un photographe en plus, ça devient une habitude (cf Bois et Vallées). On arrive devant les Rochers des Parcs l'occasion de prendre une photo depuis l'Orne. Le viaduc en vue, on rejoint une trentaine d'autres canoës qui attendaient les nombreuses navettes. On demande au chauffeur de nous ramener les VTTs. En attendant on fait quelques photos, on profite de nos derniers instants de pagaillage puis on se fait sécher au soleil. Des alpinistes grimpent sur le rocher et on voit au loin des parapentes.
Vtt,
La navette arrive et je m'inquiète de l'état de mon Kona car il est mal placé dans la remorque alors qu'il était convenu que nos deux vélos prennent place dans le fourgon ! J'en suis quitte pour une petite éraflure sur la jante arrière. 18H10 nous voila parti vers Clécy. C'est marrant de voir le peuple sur l'Orne et ses berges. Il y a des restaurants et des guinguettes très animés. On rejoint Le Vey. On longe la ligne de chemin de fer histoire de se chauffer les jambes avant d'attaquer l'ascension vers le pain de sucre. Ca grimpe, on passe de 49m à 182m d'altitude en 910m de trajet soit une pente moyenne de pratiquement 15%. Le final se fera à pied et pas sans mal. Arrivé sur le goudron ça monte encore pour atteindre 200 m où l'on trouve le balisage de la rando dans le sens inverse ! On rejoint le fameux Pain de Sucre pour admirer le panorama d'en haut cette fois ci. On continue sur un single track parfois rapide, parfois très cassant. Ce n'est pas le moment de cligner des yeux sous peine d'être sanctionné dans l'instant. Quel plaisir de débouler là dedans. Retour au Vey puis Pfuit une crevaison pour mon pneu arrière. Tandis que je bouche le trou de 3 mm avec un cordon on voit passer deux gros VTTs avec casque intégral et cuirasse. Mouais, on n'est pas vraiment dans une ambiance "Cross Country". Hugo reconnaît le chemin qu'il avait emprunté récemment à pieds et cela l'amuse manifestement de se le refaire à VTT. Arrivé en haut des Rochers des Parcs on refait une petite pose photos en se disant que cela ne va pas être coton pour la rando du lendemain. Il fait super chaud et le manque d'hydratation des trois heures de Kayak se fait sentir. On continue sur le single en descente, le plaisir est toujours là : superbe descente. On rejoindra Pont d'Ouilly par les chemins en tangentant l'Orne. On reconnaît bien les endroits malgré le changement de point de vue. Les vélos sont propres, Hugo règle le camping après avoir taillé une bavette avec la gérante fort sympathique. On prend une bonne douche rafraîchissante et on s'empresse d'aller au restaurant avant que le service s'arrête après avoir étendu notre linge sur la haie d'hêtre.
Restaurant,
On reprendra le même resto vu que l'on n'a pas encore épuisé la carte. C'est au tour d'Hugo d'apprécier la salade de gésiers et de me faire une cassolette de fruit de mer. Je négocie une grosse portion de pâtes au beurre persillé pour accompagner nos côtelettes d'agneau grillées. Hugo suivra l'affaire. Même scénario pour le fromage. A coté de nous des anglais s'éclataient en pratiquant un français incertain voir pousser la chansonnette. J'entends qu'on leur propose pour le désert des crêpes fourrées aux pommes flambées au Calvados, je n'y résiste pas !
Camping,
22H30 les choses sérieuses commencent : montage de la tente à la lampe torche. Hugo maîtrise l'art du camping jusqu'au gonflement de son matelas. Sa soufflette faisait un tel bruit qu'il a du pomper dans les sanitaires … et on l'entendait encore nettement. Pour ma part je n'avais qu'à desserrer la sangle du matelas de lit en mousse pour qu'il prenne place sur le plancher de la voiture. J'ai du laisser la lampe torche allumer dehors un bon moment pour que les insectes virevoltants quittent ma voiture/dortoir.
La nuit,
Le peu de bruit ne m'a pas empêché de dormir comme une masse jusqu'à 5H. Là, les éclairs de l'orage qui nous traversait illuminaient le VW. Puis les gouttes d'une pluie dense raisonnaient sur la carrosserie. Quelle galère ça va être ce temps pourri ! Je décide de sortir pour voir si c'est vraiment une grosse pluie, pas de doute. J'en profite pour faire un brin de toilette et me mettre en tenue VTT comme pour défier la météo. Je me rendors le haillon entrouvert pour ouvrir les yeux vers 7H. Hugo se lève tout aussi déçu que moi.
Petit Déjeuner,
7H50, si cela continue on va être obligé d'annuler la rando. On décide de prendre tranquillement le petit déjeuner pour voir venir. En tenue de vététiste, direction la boulangerie pour faire le plein de calories puis on prend place sur la terrasse d'un café où je déguste avec ma tasse de chocolat un pain au chocolat, aux raisins et une patte d'ours. Je demande au barman si il a une idée de la météo et il nous fait remarquer que cela se dégage au loin. En effet la pluie cesse et le ciel s'éclaircit. On décide d'entamer la rando et d'aviser sur le parcours. Pendant que l'on fait le plein des gourdes on voit partir la première vague des 100km. On part juste derrière vers les 8H16.
Rando,
Le parcours commence par remonter la rivière Noireau puis au bout de 6km une grimpette sur La Haie/Le Theil. Les chemins sont corrects par rapport à ce qu'il a plu. Je trouve qu'Hugo attaque fort dans ces côtes. Il dépasse de nombreux participants et je le colle en tirant la langue pour ne pas me faire distancer. Descente sur "le pont à l'enfant" et remontée au lieu dit : "Equarrissoir". Vers la fin Hugo décide de faire tomber le petit plateau, ça me va bien ! Belle descente sur La Rue. On fait une boucle pour admirer les Rochers des Parcs sous tous les angles puis on franchit l'Orne à La Bataille.
On trouvera le premier ravito entre les bruyères du Bô et de Mainboeuf au 19ème km. On passera derrière les Rochers des Parcs pour rejoindre Le Vey comme le laissait entendre le balisage vu la veille. Les choses sérieuses commencent avec l'ascension vers le Pain de Sucre. Hugo se calme et je passe devant. Mine de rien on est parti de 40m d'altitude pour arriver à 300m à Saint Clair. Qui a dit que la Normandie était plate ? Une fois en haut il n'y a plus qu'à descendre. Cela se fera sur du typique "Suisse Normande": parfois ça roule très vite puis soudain des cailloux, des ravines et racines partout. Pas question de relâcher son attention. Il faut sans cesse peser la moins pire des solutions pour passer rapidement, c'est ça aussi le plaisir du pilotage. On trouvera le 2ème ravito à Plainville. Descente dans le lit de la rivière de Val la Hère. Génial, il faut relancer souvent pour franchir les obstacles et les petites bosses. Il faut doser son allure entre rapide pour franchir mais pas trop pour ne pas glisser/tomber. Il me semble que c'est par là où Hugo s'est fait quelques frayeurs… Après la côte des Iles d'Ouilly, vu l'heure et le terrain on décide de prendre le parcours des 50km. On terminera par une belle descente à fond les manettes. Pas mal de participants sont de retour. Dont certain qui ont du couper par la route. On arrive dans le centre où il y avait plein de voitures anciennes. Devant notre restaurant je perce mon pneu avant : et un bout de cordelette de plus dans le pneu ! Arrivée à 12H30, ça donne pour les statistiques : 49km, D=1567m, moyenne roulée 17.9 km/h, Vmax=64.2 km/h et que du plaisir.
Midi, Lavage, bagages,
J'avais pris un seau, l'arrosoir et des brosses pour ne pas attendre après le poste de lavage. De plus la gérante du camping nous a gentiment prêté un jet pour dégrossir. Hugo démonte la tente pour la placer directement dans un bac vu l'humidité encore présente. Après une bonne douche revigorante on se dirige vers le centre de l'organisation. On regarde les résultats de la tombola : pas de chance ! On prend la file d'attente pour le repas qui ne sera pas à la hauteur des années précédentes. Autant j'avais apprécié ces plateaux au 60ème km autant la perspective de manger une saucisses frites à 16H a pesé dans le choix d'écourter le parcours des 100km. Les frites sont à la traîne et je commence par une belle saucisse dans un morceau de pain recouvert de moutarde. On reprend place dans la file pour récupérer nos frites et vu le délai pour les obtenir on les échange pour une nouvelle saucisse !!! Repus, on prend la route du retour. Je reconnais Michel ALEXandre à un point de sécurité, l'occasion de prendre des nouvelles.
La Brèche du diable,
On s'était dit qu'on ferait un tour au nord de Falaise pour voir une particularité géologique : "La Brèche du Diable". Le GPS tente de nous y mener par des routes parfois pas goudronnées. J'avais programmé "au plus court" mais pas question de traverser les champs non plus… Arrivé au lieu dit effectivement c'est surprenant de voir une telle faille avec la rivière au milieu en pleine "pampa". On ferra un petit bout de rando pédestre parmi les "mégalithes". On sera de retour sur Croisy vers 17H30.
Conclusion,
Superbe fin de semaine digne des meilleures vacances. Les organisateurs ont eu l'intelligence de faire des circuits qui ont permis à tous de se dépenser à la hauteur de ses moyens et de la météo. Pour 2009 rien n'empêche que vous soyez aussi de la partie, il vous suffit d'avoir "le cœur bien accroché".
Album photos Traces GPS