Quelle surprise en arrivant sur le parking de l’Alcaraid d’y voir Philippe en plus de Rickey et Momo. Bien que son épaule soit teintée d’un joli marron vert façon hématome ça devrait le faire. Avec les Nicolas, Hugo et moi on se retrouve à 7 pour relever le défi des 100 km. On n'est plus à un éclopé prêt, récemment je fais les frais d’excès de zèle à cause de pompes « d’homme » aux séances de gymnastique aggravé par le débroussaillage et le nettoyage à la Sarko de la terrasse. Le résultat c’est que je ne peux plus lever les bras sans douleur. Les nuits en sont devenues tellement galères qu’Isabelle m’avait demandé de renoncer à cette rando, mais, comme les autres courageux, j’en suis alors on verra bien. On salue les organisateurs en retirant nos plaques et plus particulièrement Pierre et Mathieu (BipBip). La météo est au beau fixe on va se faire plaisir. Pierre prend le micro pour que les 140 participants prennent le départ et nous prévenir d’une descente périlleuse dans les premiers km et d’une possibilité de faire une variante un peu plus dure qui rajoutera 3 km au compteur. Les motards font vrombirent les 2 temps et la journaliste se place pour ne pas rater le cliché de son futur article.
On est en tête sur le parking et on roule super tranquille, on se fait doubler facilement durant la traversé de Eu et arrivé au pied de la cote du cimetière dites « sous-Beaumont » les dépassements se font moins violents. Tous le Tagada’s Team se rejoint durant l’ascension. Je me souvient d’un TS blanc qui couinait en pompant énormément : insupportable. Voici la fameuse descente, alors on passe la grande plaque, on appuie histoire de s’amuser un peu et là c’est à notre tour de dépasser un grand nombre de vététistes qui intellectualisaient trop la pente. Rickey me rejoint rapidement et on continue sur notre lancée car on se doute bien que derrière ça doit « bouchonner grave ».
On roule à vive allure autour de 25 et 30 km/h en se faufilant dans le lit de la Bresle entre ses étangs et ponts. On suit une paire de locaux qui nous éviteront de chercher le balisage. BipBip nous dépasse en lançant un petit « coucou ». Des barrières filtrantes ont failli avoir raison d’un motard de l’organisation qui cherchait désespérément une faille dans les taillis. De l’autre coté d’un pont il y avait le photographe alors je donne une impulsion et je le franchie sur la roue arrière : photo ! On quitte la rivière en traversant Gamache pour rejoindre le premier ravito non loin d’Aigneville. On y retrouve Mathieu et son Vagabonde avec shifter pour les plateaux et poignée tournante pour le dérailleur arrière, curieux montage. On discute en grignotant. Je balance quelques vannes comme : « Ho la jolie brochette de cornichons !» en voyant des participants tout de vert vêtus, bras dessus dessous demander au photographe un cliché pour immortaliser leur 6ème participation. Il faudra attendre encore quelques instants pour voir Hugo, Philippe et le reste de la troupe nous rejoindre. Au loin l’alignement de plusieurs éoliennes qui se confondent en une seule dégage une impression de monstre tentaculaire.
On quitte nos hôtesses collégialement. On se raconte nos premières sensations sur ces 25 premiers km et soudain ma roue arrière fait un KLANG! Zut, un rayon s’est cassé net et la roue prend immédiatement du voile. Momo n’en revient pas que la tension du rayon l’ait allongé de plusieurs mm, bien visible car la ligature maintenait le tout en place : c’est qu’il y avait 120kg de traction sur ce petit bout de ferraille... Il fait beau, on profite du paysage, il n’y a pas de dénivelé alors ça roule vite. Après Acheu-en-Vimeu au lieu dit « Zoteux » on trouve la bifurcation « difficile » qu’on prend sans même se poser la question. Ca monte pour redescendre sur le passage à guet de la Trié que l’on franchit dans un grand FLOUF ! au niveau de Tœufles. Ce doit être ici que Momo et Hugo on fait encore plus de kilomètres en rabe en ratant le fléchage. Je laisse partir Philippe devant moi avec Rickey pour attaquer la cote car j’avais l’intension de me ménager. Mal m’en a pris, ils m’ont carrément déposé en bas si bien qu’à la sortie du bois je ne les voyais presque plus dans la plaine. Heureusement ça redescend et là je ne me suis pas épargné. A fond dans ce profil descendant je me suis envolé à près de 50 km/h sur une bosse goudronnée à l’entrée de Bouillancourt. Ca a payé car je les ai rejoint avec les Nicolas qui avaient pris la portion « facile » devant le château avant le franchissement de la 3 voies. Rickey maintient la pression en roulant entre 25 et 35 km/h dans les fonds de la Rançonnière, de Bannes et de Platon en traversant Cahon. On prend le pont pour suivre la voie le long du canal d’Abbeville. Elle est large, bien roulante mais elle se rétrécie de plus en plus au point où l’on est obligé de pousser pas mal de branches. Rickey, las de me prévenir, m’en collera quelques unes dans la face ! Rien n’y fait, ni les ornières, ni les oups, ni les branches ne feront décélérer le furieux lapinou qui détalle devant moi. On finit par rejoindre des participants qui calmeront le rythme car il est impossible de les dépasser. Une fois sur l’autre rive le dépassement fut réalisé et le rythme reprenait de plus belle jusqu’au deuxième ravitaillement à Pinchefalise. BipBip est toujours là, rebouffe, redéconnade avec les participants et les gentils organisateurs, photos du pont, attente, attente, attente … Hola ça fait beaucoup quand même il y a du avoir un problème. Philippe confirme, il a du regonfler son pneu. Nicocacolas, qui nous rejoint, suggère de rouler désormais plus tranquillement pour pas que le groupe s’explose encore. On est tous d’accord de plus je commence à me refroidir sévèrement. On partira 30 minutes après notre arrivée...
On longe toujours le canal vers Saint Valéry sur Somme, effectivement on y va tranquillement autour de 20 km/h. Il y a la fête au village, les voitures forment des bouchons et les conducteurs s’énervent sous le soleil. Sereins sur nos vélos on se faufile à travers ce joyeux bordel. On connaît, depuis l’édition 2007, ce passage avec ses grandes marches qui nous descend sur la plage. En 2 clics je passe la selle en position basse et la 2_Step en 160 mm : trop facile la descente. Avec Momo on fait quelques photos. Hugo tarde à venir, un bouchon de Parigos sans doute. Nico2Pîtres goûte aux joies des bacs à sable de la Baie de Somme. On monte voir la Chapelle histoire de prendre un peu de dénivelé pour redescendre dans la Baie que l’on visite du haut d’un petit monticule de plusieurs km : la digue marine de la Gaîté. On se rappelle de l’édition passé où lorsque cela tabassait on voyait les locaux dans le contre bas, alors Momo descend de la bute, suivit de Rickey et de votre narrateur. On reconnaît la barrière où Hugo avait fait un bel OTB. Un peu avant le phare du Hourdel on fait une pose photo avec le participant esseulé n° 153 fort sympathique. On n’a pas vu les phoques, seulement quelques gros porteurs qui dégazaient au large, n’est ce pas Momo !
On continue de longer la baie sur la D102 malheureusement goudronnée. Pourquoi malheureusement ? Et bien parce que le Macadam à la fâcheuse tendance chez Nicocacolas de faire voler en éclats toutes intensions de modération. Le voila parti à fond en position de routeux ce qui n’a pas manqué de relancer les furieux : Philippe, Rickey et Momo. Ils font chier, Hugo le voit bien lorsqu’il me dépasse, j’ai des crampes il faut que je gère. Mal lui en a pris de relancer la machine, les Nicolas et le 153 se retrouvent, après le premier rond-point que j’ai zappé, en queue de peloton. Toujours au même rythme on fait un petit détour dans un bois de pins histoire de faire voler un peu d’aiguilles. Lors du croisement avec la D102 que l’on venait de quitter je comprends que l’on stoppe pour s’attendre alors je m’arrête et là les 3 furieux repartent de plus belle. Crotte, je me fais encore déposer ! J’ai mes 3 lascars en vue, Momo profite joyeusement plus de l’appel d’air de Rickey que celui de Philippe. Je vois des têtes qui se tournent et me regardent, rien à faire je n’arrive pas à les remonter avec ce satané vent et les alertes aux crampes. Je les maintiens tout de même à vue durant ces longues portions de goudron et ce n’est qu’une fois que la terre réapparaît sous les crampons de mes "2.30 pouces" que je diminue l’écart jusqu’à rejoindre Rickey dans les étangs de La Molière d’Aval. Recrotte, il y a encore du goudron, je dis à Rickey de ne pas m’attendre je gère ma situation. On est au 82ème km le dernier ravito ne devrait plus être très loin. On y arrivera tous ensemble 4 km plus loin avec un Momo qui à trop de doigts pour compter les calories qui lui reste à brûler. Les Nicolas finissent par arriver, ne voyant pas le ravito venir ils se sont fait une petite pause céréales. Même scénario qu’au 2ème ravito, au bout de 30 minutes de pause j’ai les jambes qui ont encore refroidies et je n’aime pas du tout ça.
On prend la direction de Ault, le moindre faux plat me déclanche des alertes aux crampes, je force ma respiration et je continue à boire beaucoup. On arrive au pied de la falaise, je commence l’ascension avec Momo et Hugo mais en retard par rapport à Phil et Rickey. Momo met le pieds à terre vers la fin des grandes marches, j’aurais pu prendre à gauche et continuer sur le Vtt mais comme je ne veux pas me griller pour le bois de Cise je pousse aussi le vélo à pieds jusqu’à ce que la pente soit raisonnable. Les promeneurs nous encouragent, ça fait plaisir et j’augmente l’allure, Momo et Hugo ne suivent plus. Je retrouve une partie de « la brochette de cornichons » du premier ravito que je dépose lors de la descente du bois de Cise. La remonté se fera tranquillement mais sûrement pas comme l'arrivée sur Mers-les-Bains, sympa la descente ! Dans le centre ville je recroise notre n°153 un peu au ralenti. J’ai du le motiver car il me suit le long du front de mer. Fairplay, il me rappelle à l’ordre lorsque j’ai raté le fléchage en tirant tout droit devant le camp « des gens du voyage ». Sur cette grande ligne droite herbeuse du GR de pays « Entre Terre et Mer » les crampes refont leur apparition en alternance avec un mal de fesses. Les verts nous rejoignent et on arrive ensemble sur le parking du départ. Je m’arrête devant la voiture et je vois au loin Phil et Rickey dans la file d’attente du poste de nettoyage. Le Stinky est poussiéreux mais pas si sale que cela alors je le charge directement et je me change avant de rejoindre le casse-croûte. Hugo arrive suivi plus tard de Momo et des Nicolas.
Momo et Nico2Pîtres gagnent une paire de téléphone DECT, Nicocacolas une casquette. Les premiers arrivés une gourde… On blague, on discute, et on se remémore les meilleurs et les plus cocasses moments de la randos. Personne ne s’est blessé, pas de casse mécaniques graves, un temps superbe et de très beaux paysages variés : tout ce qui fait le charme de l’Alcaraid.
Distance=107km; Dénivelé=989m; moy_roulée=23.8km/h; moy_totale=17.5km/h; V_max=63.0km/h
Album photos